Pour la seizième année consécutive, par l’entremise de Terroir Fribourg, le Gruyère AOP et le Vacherin Fribourgeois AOP ont répondu présent à l’appel alléchant du Salon International de l’Agriculture de Paris (SIA). Une opportunité pour les fromages de Suisse de se faire une place dans le palais des Français et d’affûter leur notoriété.
Mais comment donc se distinguer dans la masse impressionnante de terroirs présents au SIA ? Le Salon fait presque figure de ville, d’un gigantesque marché où barbotent les visiteurs, tantôt appâtés par une charcuterie ou captifs volontaires d’un vigneron. Et là, l’îlot suisse annonce tout de suite la couleur : ici, c’est le fromage. Philippe Bardet, directeur de l’Interprofession du Gruyère AOP, reconnaît que, malgré un stand très accueillant et bien organisé, il est difficile de calculer l’impact à long terme sur les visiteurs. Certes, les achats de fromage à la coupe ou de sachets de fondue – ventes stables par rapport à l’an dernier – laissent une trace de la séduction opérée par les ambassadeurs helvétiques. Philippe Bardet et son homologue de l’Interprofession du Vacherin Fribourgeois AOP Romain Castella se montrent très satisfaits de l’édition 2018, même si la présence du Gruyère AOP et du Vacherin Fribourgeois AOP sur le Salon ne se limite pas à la vente directe : « Le travail qui est fait sur ce stand vise à maintenir une visibilité, augmenter la notoriété de nos produits sur le territoire français », précise Philippe Bardet.
Par rapport au Gruyère AOP, le Vacherin Fribourgeois AOP n’est que peu connu chez nos voisins. Mais ce dernier bénéficie d’un argument de choc : il ne ressemble à aucun autre produit fabriqué en France et n’a donc pas de concurrence directe en terme de goût. « Le public français apprécie la nouveauté, il aime se faire surprendre. Le Vacherin Fribourgeois AOP a clairement une carte à jouer à ce niveau, spécialement en présentant des fromages assez affinés qui plaisent vraiment aux Français. », ajoute Romain Castella, directeur de l’Interprofession du Vacherin Fribourgeois AOP (IPVF). Face au réflexe de relocalisation instaurée par le mot d’ordre « Consommer français » qui pourrait freiner les ventes, le directeur de l’IPVF se montre confiant : « Le Vacherin Fribourgeois AOP est dans ce cas un produit de niche, l’exception exotique sur un plateau de fromages français, la spécialité que l’on aime faire découvrir. »
Le Gruyère AOP et le Vacherin Fribourgeois AOP travaillent ainsi de concert afin que le consommateur adopte d’autres réflexes d’achat sur le long terme. Pour imprimer cette habitude dans l’esprit des visiteurs du SIA, il faut passer par l’expérience, par des animations. En cela, la démonstration de fabrication de Gruyère et le show culinaire sont des atouts indéniables. Les directeurs des deux Interprofessions sont conscients qu’il faudra à l’avenir développer cet aspect-là du stand, viser l’inédit afin d’inscrire nos fromages suisses dans les mémoires et les papilles de nos voisins habitués du camembert.
Rédaction : © Christelle Grangier